Comment produire de bons fourrages pour mieux les valoriser dans la ration?

Les fourrages représentent un levier intéressant pour améliorer l’autonomie d’une exploitation, mais leurs coûts ne sont pas négligeables! Eddy Decaesteker, conseiller d’Inagro, explique d’ailleurs que les fourrages sont rentables quand ils remplacement des concentrés (normalement plus chers) avec le même résultat technique.

Valoriser les fourrages
Tout l’intérêt alors de récolter des fourrages avec la meilleure qualité possible pour les valoriser au mieux dans la ration de ses vaches laitières. C’est notamment la stratégie appliquée dans les exploitations de Flandre Occidentale suivies par Inagro pour lesquelles les rations se composent en moyenne:

  • En hiver de 8 kg MS d’ensilage de maïs et 6 kg MS de préfané.
  • En été de 7.6 kg MS d’ensilage de maïs, 4 kg MS de préfané et 2.4 kg MS d’herbe pâturée.


En moyenne, le coût de la ration de base s’élève ainsi à 3 € par vache et par jour.

  • Le maïs et l’herbe représentant plus de la moitié des coûts : 32% pour le maïs et 27% pour l’herbe.
  • Les 41% restants sont principalement portés par le tourteau de soja (26%) puis les pulpes (11%), et enfin les drèches (4%).

Comme le souligne Eddy Decaesteker dans sa présentation, on oublie parfois ce qu’ont coûté les fourrages une fois qu’ils sont récoltés … mais les pertes au stockage coûtent également !
> Premier point d’attention donc : avoir un front d’attaque net.

Veiller la fertilisation
Pour récolter une qualité et une quantité suffisante d’herbe, il faut veiller à la fertilisation. C’est la loi du minimum, l’élément limitant conditionne tous les autres. Pour l’herbe, il faut prêter attention au pH du sol, aux apports d’azote mais aussi de potassium, phosphore …
Exemple pour la 1ère coupe d’herbe avec un rendement de 3.5 tMS & 18% MAT
> on exporte 101 kg N, 14 kg P, 115 kg K, 9 kg Mg, 9 kg Na, et 12 kg S.


Comment adapter sa fertilisation?
  • Pour l’azote, Eddy Decaesteker conseille:

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A ce niveau, il est intéressant d’analyser ses effluents d’élevage pour connaître les apports réalisés.
Dans la pratique, retenons quelques conseils à adapter selon vos conditions de terrain :
  • Au niveau fertilisation
    • Adapter selon son type de sol (contrôler le taux azoté de l’année précédente)
    • Fractionner pour la 1ère coupe
    • Lisier dès que possible ou 50 kg N chimique
    • Potasse et phosphore selon les besoins du sol
    • Dès la mi-mars, apporter des engrais chimiques (3 semaines avant la date de fauche prévue)
    • Apporter du Mg pour les sols pauvres
    • Jusqu’à 80kg d’N pour la 2e coupe fauchée
    • P2O5 & K2O selon les besoins du sol pour la 3e coupe
  • Au niveau fauche
    • Faucher jeune mais viser un nœud partout, avec la sortie du 2e nœud (pour avoir au moins 22-23% cellulose)
    • Avoir une MS de 45% au silo (pour avoir plus de protéine tannées)
    • Ne pas hésiter à fractionner les coupes pour faucher les prairies qui sont « prêtes » (exemple le ray-grass italien avant les prairies permanentes)
    • Préparer ses machines à l’avance
    • Utiliser des conservateurs si besoin (exemple avec une matière sèche < 35%)
 


Voor meer info / Plus d’infos
Eddy Decaesteker -E: eddy.decaesteker@inagro.be
Lise Boulet (CRA-W)

Publicatiedatum / Date de publication 26/03/2020
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