Découvrir d'autres pratiques grâce à PROTECOW

Le 28 juin dernier, un groupe d’une trentaine d’éleveurs français et wallon a participé à un voyage d’études organisé en Flandre Occidentale dans le cadre du projet PROTECOW. Cette journée avait pour objectif de faire découvrir la ferme expérimentale d’ILVO à Melle ainsi qu’un élevage laitier où 120 vaches laitières pâturent dans le village de Lochristi à côté de Gand.  

 

QUELQUES CHIFFRES  

La station d’ILVO  

  • 140 VL
  • Bâtiment avec 36 logettes de chaque côté
  • 2 robots Delaval
  • 1 salle de traite 7x7
  • 4 UMO : traite 2 par 2 et 1 personne qui réalise tous les mélanges
L’élevage de Sandra et Ignace Nieuwerburgh  
  • 120 VL à 9 040 kg de lait (305 jours) à 40,9 TB et 34,1 TP
  • Pâturage en été – 32 hectares pour le pâturage

 

Une étable expérimentale pour tester ce que les éleveurs ne peuvent pas essayer chez eux !  

La nouvelle station de recherche d’ILVO bâtie en 2014 est un bâtiment spacieux et clair qui accueille 140 vaches laitières (120 vaches en production et 20 taries) afin d’étudier leur alimentation et son efficacité ainsi que son impact sur l’environnement, mais également les conditions de logement optimales en lien avec le bien-être animal.  

Peser les aliments  
voyagetransfrontalier_28062018_3.JPG50 bacs bleus (RIC,Insentec) disposés sur une partie du bâtiment permettent de peser automatiquement les quantités d’aliments distribués et ingérés et de comparer différentes rations.  Les portes de chaque bac ne s’ouvrent que si l’animal est autorisé à y accéder.  La distribution des concentrés est donc individualisée pour chaque vache. Le calcul du besoin en concentré pour apporter l’énergie à la vache est réalisé en fonction des quantités de fourrages mis à disposition, de la quantité de lait et des taux visés, du poids de la vache et de son numéro de lactation.  

Lors de la visite, un essai sur 30 vaches est en cours sur l’utilisation de la luzerne avec la comparaison d’une ration composée de maïs + ensilage herbe + soja + concentré et d’une autre où 25% de luzerne est ajoutée.
Des bacs verts servent de leur côté à mener des recherches sur la consommation d’eau (eau de pluie ou de forage ou de ville).
 

Réduction des émissions de méthane
voyagetransfrontalier_28062018.JPGParallèlement des études sont menées sur les émissions de gaz à effet de serre en fonction de l’alimentation des bovins grâce à deux appareils « GreenFeed » qui mesurent six fois par jour le méthane et le CO² sur 30 vaches. Les résultats obtenus sont comparés à ceux qui proviennent des 6 chambres de respiration dont dispose le centre de recherche. Il s’agit de calculer l’empreinte carbone des produits ingérés et de détecter les aliments qui font baisser les émissions de méthane. Des tests sur l’association drèche de brasserie/colza a montré une baisse de 15% des émissions de méthane, alors que l’essai avec de la drèche et du soja n’a pas été concluant.

Diminution d’émissions d’ammoniac
Par ailleurs, tout un travail est mené sur les émissions d’ammoniac. En effet, en Flandre chaque éleveur a reçu une carte de couleur verte, ou orange, ou rouge en fonction de sa situation vis-à-vis de l’azote. Les couleurs orange et rouge indiquent que l’exploitation produit trop d’azote. Plus de 400 éleveurs ont reçu la carte orange et doivent demander un permis pour détenir des animaux. Les possesseurs d’une carte rouge ne peuvent plus exploiter sauf s’ils prouvent une diminution d’environ 30% des émissions d’ammoniac de leur élevage.  Au-delà de la réduction des quantités d’ammoniac qui sortent de l’étable, ILVO étudie ce qui se passe au pâturage et au niveau des caillebotis, notamment en y aspergeant de l’eau, ce qui diminue les émissions mais fait monter la note d’eau.

Enregistrer les activités des vaches
Un autre thème de recherche d’ILVO concerne le logement et le bien-être animal avec en particulier un travail sur les boiteries grâce à un tapis positionné dans l’un des couloirs du bâtiment et équipé de capteurs destinés évaluer la pression ainsi que la distance entre chaque pas. Ce sont ainsi 120 indicateurs qui sont enregistrés et comparés avec un pas normal de référence. Par ailleurs, des caméras sont installés dans le bâtiment pour suivre l’activité des vaches et enregistrer leur comportement.  
 
De la flexibilité et de l’adaptabilité pour conduire 120 VL à l’herbe
Lochristi, 22 000 habitants, c’est plutôt un pays de fleurs avec son sol sablonneux et dépourvu de pierres. Au milieu des 200 hectares d’azalées et de bégonias du territoire, 70 agriculteurs cultivent en moyenne environ 40 hectares (40% de maïs, 30% de prairies 20% de pommes de terre et 10 % de céréales). La plupart des bovins sont destinés à l’engraissement, mais quelques producteurs laitiers élèvent environ 1 700 vaches laitières. C’est le cas de Sandra et Ignace Nieuwerburgh, installés depuis 2001 sur la ferme familiale.  

Une bonne gestion de l’herbe est très importante
Ici, l’herbe est au cœur du système, puisqu’il y en a toute l’année dans la ration des vaches, soit sous forme de pâturage, soit sous forme d’ensilage. Il s’agit d’un vrai travail d’adaptation aux conditions pédoclimatiques et de maîtrise technique, soutenu par Eddy Decaesteker, ingénieur d’Inagro qui conseille les éleveurs sur la ration des vaches laitières, la fertilisation des prairies et la gestion des fourrages.  

Aux beaux jours, il faut calculer régulièrement la quantité d’herbe disponible et évaluer la progression des animaux dans les parcelles à l’aide d’un calendrier de pâturage qui est réadapté si nécessaire. Les éleveurs prévoient en général 1 hectare pour 60 VL/jour, soit 2 jours par parcelle. Le déplacement des animaux est facilité par des chemins bétonnés.  

Deux outils sont précieux pour les éleveurs : la faucheuse de refus et la faucheuse classique qui sert notamment pour les zones parsemées de bouses qu’elle pulvérise alors que la faucheuse de refus étale les bouses et donc les zones de refus
 
Par ailleurs, la fertilisation doit être différente en fonction de la destination de la prairie :  fauche ou pâturage. Cette dernière est apportée en février. 1 fois 25 ou 35 kg lisier/ha selon les parcelles.  

L’herbe est récoltée à 43% MS. L’ajout de conservateur dépend de son humidité, il sert surtout pour le goût. Néanmoins, on doit avoir une bonne raison de ne pas le mettre. Il sert également s’il y a de la terre avec l’herbe car cela freine la baisse du pH!  

Sur chaque ensilage (même le maïs) est installé un lit de drèches de brasserie mouillées (10 cm) afin d’assurer la conservation.  

 

Contact: Dominique Gavillon - d.gavillon@ace.fr  


 
Voor meer info / Plus d’infos
Dominique Gavillon (ACE)

Publicatiedatum / Date de publication 26/10/2018
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